S’il est une formation française qui peut se vanter d’avoir travaillé avec les meilleurs et d’avoir réussi le grand chelem à chacune de ses sorties, c’est bien de Jesus Volt dont il s’agit ! De son premier effort publié en 2000 jusqu’à cette nouvelle tartine, le combo sera passé entre les mains expertes de Jean-Marie Aerts pour « Electro Button Funky Coxxx » puis de Tony Cohen pour « In Stereo » et enfin de Mark Opitz qui, après avoir œuvré pour AC/DC, Kiss, Bob Dylan ou encore Alice Cooper, est tombé sous le charme de la musique des frenchys au point d’accepter de produire « Vaya Con Dildo », la toute nouvelle œuvre concoctée par Lord Tracy au chant et aux harmonicas, El Tao aux guitares, Fuzzy Bear à la basse et Holy Bear à la batterie. Autant dire que si l’événement est de taille, ce n’est pas ce qui suffira à effrayer Jesus Volt qui en avait vu d’autre avant puisque le combo s’est déjà produit un peu partout dans le monde depuis ses origines et qu’il est un des rares groupes français à avoir eu les honneurs du Rockpalast, le méga show télévisé que le monde entier envie à nos voisins allemands.
Onze titres partagés entre blues et rock avec à la clef tout ce qui a contribué à faire la réputation de Jesus Volt, un mélange bien consistant dans lequel les saturations flirtent avec l’electro et où le groove se teinte d’une délicate touche soul ou funk, c’est une véritable leçon de style que nous donne le quartet qui pour l’occasion reçoit un invité aux claviers, Alain Bouirnel. Sans le moindre temps mort, Jesus Volt fait ce qu’il sait faire le mieux, créer une musique qui ne se laisse jamais aller à se demander si elle sort on non du cadre mais qui s’attache au contraire à sonner juste et fort, sans la moindre considération de chapelle ou d’étiquette. Définitivement décomplexé, le rock des Parisiens tire autant du côté de RL Burnside que du côté de Jon Spencer Blues Explosion et laisse entrevoir des cachets bluesy des plus séduisants au cœur même d’une musique qui n’en finit plus de nous mettre les nerfs en pelote à force de guitares délurées, de voix écorchées et d’harmonicas inspirés, le tout posé avec une classe folle sur une section rythmique qui se fait visiblement plaisir à jouer. Convaincant de la première à la dernière seconde,
« Vaya Con Dildo » porte le sceau indélébile d’un groupe parmi les plus inspirés de sa génération, un combo qui a su faire appel à Mark Opitz mais aussi à Peter Deimel aux manettes pour mener à bien une œuvre chaleureuse et conviviale où l’on remarque, entre autres, des hymnes potentiels comme « Have A Cookie », « I Just Wanna Get Hurt », « Kilmister » ou encore « Devil Out Of Me ». Nul doute qu’à partir du 5 mars, date de sa sortie, il y aura deux catégories de personnes, celles qui écoutent ce nouvel opus de Jesus Volt en boucle … et celles qui passent à côté de quelque chose de très fort ! Vous ne viendrez pas dire ensuite que vous n’étiez pas au courant …
Fred Delforge http://www.zicazic.com/
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